Les yoyos d’Ernest Pignon-Ernest

Texte écrit pendant la séance de l’atelier Écrire l’art consacrée à l’œuvre d’Ernest Pignon-Ernest.

Auteur : Anna

 

Cauchemar, nuit profonde, entre des murs oppressants

Je glisse, je rampe, visqueux je suis

Je me faufile, ondulant vers un corps noir dans le noir

Corps torturé, bouche béante, membres éclatés ou arrachés près de la pince triomphante

Une autre proie à l’aguet,

Rat qui couine et me fuit, vaincu ou vainqueur devant ma langue pointue et mon appétit dévorant

L’oiseau au sol, asphyxié par les odeurs de pourriture, d’excréments, me nargue

Je poursuis vif dans mon corps luisant, nocif et empoisonneur vers les araignées sinistres que je dévore enfin

Serpent je suis,

Plus trace d’âmes

Ton cauchemar je suis

Gong des aiguilles de la pendule, seul bruit,

Faux qui scande la vie à rebours

Tombe l’heure, tombe

Souffrances, souffrances

Petite lueur intérieure, petite poupée douce

Obscure clarté

Vivre, vouloir finir, mourir enfin, néant dans le néant

Cris et cris

Coups de pied, les bottes noires sur noir cognent et hurlent à l’unisson

Debout prisonnier Moulin

Fini le repos, avouer, avouer,

Et cogne cogne encore

Mourir mourir enfin, rideau sur cauchemar

Petite poupée douce, attends-moi

 

Auteur : Anna.

Texte écrit à partir de l’installation d’Ernest Pignon-Ernest intitulée Prisons (2012).

Atelier Écrire l’art, 2019.

 

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